Entraînement au Puiselet

20-21 Octobre 2018 à Fontainebleau

Nous avons décidé d’organiser un entraînement sur deux jours au Puiselet pour préparer la sortie de fin d’année et profiter du beau temps que nous a offert ce week-end (aucun problème pour camper au mois d’octobre, merci le réchauffement climatique). L’orga n’a pas été évidente, car le matériel du club était dispatché chez plusieurs d’entre nous, mais finalement nous aurons tout ce qu’il nous faut.

David et moi avons pris le train à la gare de Lyon et avons rejoint Anto et Éric, venus de Montgeron en voiture, à Nemours. Retrouvailles à la gare, à l’heure convenue, passage par le supermarché pour faire les courses du week-end, et nous arrivons sur site vers 12h et quelques. Le temps de décharger les affaires et de casser la croûte, Alex arrive avec Arnold qui va s’initier aux techniques spéléo avec nous. La journée s’annonce bien, et nous sommes tous contents de revoir Alex après quelques années d’absence ! Il ne manquait plus qu’Orianne qui devait arriver vers 14h ; nous ne l’avons -étonnement- pas vue du week-end (et n’avons d’ailleurs aucune nouvelle depuis).

Tout le monde se motive, et s’équipe. Nous décidons de commencer à équiper les montées-descentes pour qu’Alex puisse initier Arnold rapidement. David va se charger du côté gauche, sous ma supervision, pour sa première fois à l’équipement ; Éric équipe le côté droit, observé par Anto. Pas facile d’équiper la première fois (« Ah oui, je vais me pendre là-dessus là … mmh, suis-je bien sûr de mon coup ?! ») ! On prend donc un peu plus de temps que prévu mais David finit par réaliser parfaitement la voie ; Alex va pouvoir mener son initiation à bien.

Ensuite, je me suis attelé à équiper la voie principale, grand classique de nos entraînements. Mon équipement n’est pas le plus facile pour un débutant, avec notamment un endroit où il faut gérer le frottement de la corde, et un autre avec un « quasi parapluie belge » ; mais ça tombe bien, personne n’a rien contre les belges. Je n’ai pas vu comment Arnold s’est débrouillé, mais tout s’est bien passé je crois !

Ces équipements terminés, tout le monde fait un peu de corde et/ou se repose dans les hamacs, jusqu’à ce que la nuit tombe, ce qui signifie … barbecue sur le feu de camp ! La soirée est très agréable, même si la température baisse, nous buvons et mangeons bien, en discutant spéléo et autres … Quand vient l’heure de la quasi-obligatoire balade dans la carrière de sable !

Nous partons du camp vers minuit, sauf Éric qui nettoiera le camp et ira se coucher après que son PC ait rendu l’âme (et donc qu’il ne soit plus possible d’écouter Alizée). David guide la troupe, suivant un chemin approximatif dans la forêt, parce que « Clément passait par là, ça va plus vite ! ». Résultat des courses, nous suivons des chemins inconnus, des flèches qui indiquent nous-ne-savons quelle direction … bref, nous mettons 1h à rejoindre l’entrée de la carrière côté forêt. Tout ça pour découvrir avec un mélange d’étonnement et de frustration … que la carrière a été fermée ! D’épais barreaux métalliques ferment les 2 trous aux humains, laissant la carrière aux animaux, et notamment aux chauves-souris qui vont y passer l’hiver. Nous décidons tout de même d’aller voir côté cratère l’état des lieux ; nous y seront accueillis par deux hommes gardant l’entrée, et qui nous demanderont gentiment de partir … m’est avis qu’ils ne nous ont pas crus quand nous avons dit être spéléos (« et vous venez visiter à 1h du matin ? ») ..! Bref, retour aux camp forcé, par les champs (au moins on connaît le chemin), Alex et Arnold vont se coucher, suivi peu de temps après par Anto, David et moi, après une vaine tentative d’Anto de cuire des patates dans le reste de feu (elles seront finalement sur-cramées et immangeables, on a vérifié) ; il est quand même 2h30, et on voudrait faire un peu de spéléo le lendemain !

Réveil un peu difficile le matin à 9h30, il fait bien frais dehors, mais nous sommes contents d’avoir encore la journée devant nous. Après un petit-déj réconfortant, le temps que le soleil se lève, on range les tentes, tout ça en saluant les coureurs d’un trail de 24km qui se court ce dimanche matin et qui passe sur « notre » chemin ; c’était marrant ! Ensuite, on se rééquipe pour repartir sur les cordes, alors qu’Alex et Arnold quittent le camp pour rentrer. Éric a prévu d’équiper une voie que nous n’avons pas faite depuis longtemps pour voir l’état du replat à droite du camp, et vérifier si des bouts de falaise ont bougé, ou s’ils menaceraient de s’effondrer. Problème, après une dizaine de mètres, il bute sur un spit encrassé, trop loin pour pouvoir le nettoyer correctement ! Je décide peu après d’aller voir à l’endroit où Éric s’est arrêté, et je trouve un autre spit, qui une fois nettoyé va me permettre de finir le nettoyage et d’équiper le spit qui nous posait problème. Je vais du coup continuer à équiper la voie, avec l’aide d’Éric qui est monté me rejoindre ; il trouvera d’ailleurs à côté du spit que j’ai vu et pas lui un deuxième spit, que je n’avais pas vu moi … on mettra ça sur le compte de la fatigue. Au final, c’est un équipement facile mais qui a nécessité de nettoyer la quasi-totalité des spits … et certains sont à la limite d’être utilisables : on s’est dit qu’on pourrait à l’occasion en replanter quelques uns. Nous finissons finalement l’équipement jusqu’à la faille qui arrive au camp, renonçant à faire la vire qui continue jusqu’à rejoindre la voie principale classique, car l’heure a bien avancé et son état est également dégradé.

David et Anto ont pendant ce temps géré le déjeuner (la montée de hot-dog sur corde était top), continué à faire de la corde, et ont également visité les environs (notamment à la recherche de notre ancien site d’entraînement !). Éric et moi déjeunons plus … quantitativement, quand arrive l’heure de déséquiper. Anto, qui a fait la troisième voie avant, déséquipe la classique ; David et moi les montées-descentes, puis nous faisons une descente-montée de la troisième voie sur le replat, que David déséquipera à la remontée. Éric range le camp et le matériel pendant ce temps-là. Nous finissons de tout remballer et entrons dans la voiture à 18h et quelques, juste à temps pour David et moi pour prendre le train qui retourne à Paris ; nous disons au revoir à Anto et Éric sur le parking de la gare, puis eux repartent vers Montgeron. Je crois avoir perçu à ce moment-là que tout le monde avait bien profité de ce week-end, et que nous sommes impatients de notre prochaine fois sur corde ; surtout avec le retour d’Alex et (peut-être) l’arrivée prochaine d’Arnold parmi nous !

CR rédigé par Sven

Voies équipées : les 2 « montées-descentes » d’initiation côté gauche, la « voie principale » au-dessus du camp, la voie quasi-horizontale sur le replat à droite du camp
Participants : Éric, Anto, Sven, David, Alex, Arnold (initié)
TPSurT : Le weekend

Combe Estivale

21-23 Juin 2018 à Francheville

Départ un peu laborieux le samedi matin pour les plus malchanceux qui auront oubliés une partie de leur équipement à la maison, mais nous finissons par pique-niquer sous un soleil de plomb devant le parking de l’entrée principale. Suite à quelques tergiversations sur les équipes à former, deux d’entre nous partent équiper le puits de l’entrée principale avant d’en ressortir et de rejoindre les autres qui descendent côté Rochotte… Ils sont justement fort attendus, car il semble que la longueur de corde prévue pour équiper était un peu courte, et qu’une corde excédentaire se trouve dans le kit de Jocelyn. L’après-midi se poursuit pour certains par une sieste dans le bois tandis que plus bas, on finit d’équiper.

Enfin, tout le monde rentre, tout le monde descend, et quelque temps plus tard on est enfin en bas! Jolie visite, qui permettra à certains de faire un peu de varappe ou de natation, et à tous de contempler de jolies concrétions.

Quand les premiers ressortent, il est déjà 22 heures! Autant dire qu’avant que le camps soit installé, nous avons déjà passé minuit. Heureusement, les bonnes bières belges nous aident à tenir et le barbecue se termine au petit matin. Le lendemain, peu de lève-tôt. Les projet de trou du dimanche s’évanouissent et la matinée est dédiée à lever le camp, laver le matériel, et manger. Nous partons en début d’après-midi et profitons de l’occasion pour aller se baigner dans les eaux glaciales de la résurgence du creux bleu à Villecompte, puis pour visiter les sources de la Seine à Source-Seine (sic). Nous finissons la journée dans une pizzeria laborieuse qui nous évitera les embouteillages du dimanche soir, mais qui nous fera coucher un peu tard après un week-end bien rempli.

CR rédigé par Noé

Rivière souterraine de Francheville
Gouffres équipés : La combe aux prêtre, Rochotte
Participants : Anthony, Antoine, Guillaume, Jocelyn, Julien, Noé, Simon
Profondeur atteinte : -90
TPST : 6h

Camp des Vulcains

9 Juillet 2017 au refuge des Vulcains

Quand le nom du trou est un code alphanumérique…

…ça veut dire qu’on est plus là pour rigoler. Quand ça s’appelle la Combe aux Moineaux ou l’Aven du Gougnon, c’est généralement un truc en zone vaguement civilisée, connu par les paysans du coin depuis des générations, et largement parcouru depuis, voire avec un carnet de réservation qui se compte en mois ou en années.

Mais quand le nom du trou est CP19 Bis, ça veut dire qu’on est en plein dans la “spéléologie d’exploration” (sisi, souvenez-vous de la spécialité que vous avez cochée sur le formulaire fédéral au moment de vous encarter…) probablement dans un coin déjà modérément accessible (altitude, éloignement géographique), avec beaucoup de trous, pas encore tous découverts, désobés ou complètement topographiés.

“Ce que vous voudrez. Du tourisme, des trucs qui peuvent vous être utiles…” C’est comme ça que j’avais répondu au nom de notre délégation de parigots en goguette à la question “Qu’est-ce que vous avez envie de faire ?” posée par Stéphane samedi matin. Nous voilà donc partis pour faire un truc utile : aider à changer les cordes en fixe du CP19b qui ont maintenant atteint un âge respectable, et à doubler les amarrages (dont on était plus avare à l’époque, première aidant). L’unique perfo étant en carafe, nous nous répartissons 4 trousses à spits (dont une marquée “Rias” !) et les 300 mètres de nouille pour paralléliser le travail et nous mettons en route pour la marche d’approche (fort belle, mais avec un bon petit dénivelé quand même).

Arrivés au bord du trou, la météo est idéale. Nous prenons le temps de pique-niquer avant de nous habiller. Le premier groupe équipé (Stéphane, moi-même et Arnaud, avec des couches de fringues en plus) part en tête à 14 h, suivi de Thibault, Anthony, David, Sven et Laurence. Le courant d’air à l’entrée est effectivement bien froid et les restes de la désob’ picotent. Atterrissage sur un petit tas de neige, petite désescalade, étroiture désobée et enchaînement de petits ressauts avant d’arriver au premier puits un peu sérieux (un P11) que nous passons sans le rééquiper (pour laisser du boulot à Thibault). Arrive ensuite ze méandre redouté. “Ça n’a pas l’air si boueux que ça !” me lance Stéphane d’un peu plus loin, mais nous comprenons peu après que le nom dudit méandre n’est pas usurpé, et je me dis que la remontée va être rude…

Le premier beau puits (équipé hors crue de façon improbable) suit. Stéphane renouvelle la corde puis je dénoue du mieux que je peux et tire l’ancienne. La jonction avec le puits suivant s’effectue par un passage en pente et caillouteux. Là-haut, David et Sven sont en train de ressortir avec Laurence, pendant qu’Arnaud, Thibault et Anthony arrivent avec le dernier kit de corde que je dois porter à Stéphane. J’ai eu le temps de faire le plein de flotte (à tous les sens du terme) quand Anthony et Arnaud arrivent. Je troque mon spit planté aux deux tiers contre le kit de corde et pars rejoindre Stéphane devant.

Nouveau méandre (plus facile cette fois), marmite, ramping sur une demi-douzaine de mètres, et une tête de puits un peu confort sur laquelle Arnaud, Thibault et moi pouvons nous stocker le temps qu’Anthony finisse de planter. Je descends en premier jouer l’inspecteur des travaux finis, puis on s’enchaîne le beau puits suivant. Petit palier avec une jolie arrivée d’eau sur lequel Arnaud nous prépare un café pendant que Stéphane continue d’équiper. Anthony a froid et commence d’être fatigué et je sens qu’il est également raisonnable de rentrer. Nous laissons de quoi finir de bricoler à Arnaud et Stéphane et remontons en embarquant les vieilles cordes.

Je comprends avec douleur ce que signifie d’avoir tous mes bloqueurs farcis de glaise : la remontée va être pénible… Courage, le plus dur (le méandre du haut) reste à venir. Lentement mais sûrement nous arrivons au pied de l’obstacle en question. Heureusement qu’Arnaud est là pour m’aider car les centimètres de progression me sont parfois bien coûteux. Ouf, le plus dur semble passé. Or c’est là qu’arrive une difficulté pas du tout anticipée : les têtes de puits en étroiture allègrement franchies à la descente se révèlent diaboliques à repasser dans le sens montant. Il me faut encore tout l’aide d’Arnaud pour arriver à m’en sortir, et les derniers mètres avant la sortie se font à deux à l’heure. Pas mécontent d’être finalement dehors, après 13 heures passées sous terre…

Les autres nous attendent à l’abri sous roche, où nous nous changeons pendant que l’orage finit de péter. Nous nous remettons en route pour le refuge, heureusement sans trop de pluie, qui aurait fini de rendre le chemin du retour casse-gueule. L’option de se préparer une plâtrée de pâtes au pesto avant d’aller au lit emporte l’unanimité. Nous finissons la BDST (qui du coup techniquement n’en est plus vraiment une) dehors avec les premières lueurs de l’aube, qui éclairent notre première expérience (pour paraphraser Stéphane (Carx)) d’une autre spéléo, et le bonheur d’avoir fait la rencontre de Laurence, Arnaud et Stéphane, avec leur gentillesse et leur patience sans borne.

CR rédigé par Guitou

Réseau de la combe aux Puires
Cavité : CP19 bis
Participants : Stéphane Lips, Arnaud et Laurence Malard, Guillaume Bernadat, Sven Decharte, David Angeli, Anthony Ruiz, Thibault Collet
Profondeur atteinte : -120m
TPST : 13 heures